Lettres du Docteur Lamote

Lettre 17 Lettre N° 19

 

Bukanga, 15-05-1937

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Nous sommes dans un village où chaque nuit nous entendons à quelques minutes d’ici dans le bois, les éléphants barrir.

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Lettre N° 18

 

Mikula, 16-06-1937

 

Gaby écrit.

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Nous avons une bonne nouvelle. Début juillet, la construction de notre maison débutera. Les fonds sont débloqués et les meubles sont déjà en route. Vous ne pouvez pas vous imaginer combien je suis heureuse. Les sombolos, je ne les supporte plus.

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Eugène a de nouvelles munitions et reprend sa promenade quotidienne. Je dois reconnaître qu’il fait des progrès,car chaque jour il ramène du « shop » (nourriture).

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Depuis trois jour nous avons un  nouveau boy. L’autre a été arrêté pour vol d’un poulet appartenant au Chef de Mikula.

C’est un gars très propre, il travaille bien. J’espère qu’il continuera comme ça.

 

 

Mosenge, 9-07-1937

 

Gaby écrit.

 

La semaine passée nous sommes allés à Masi-Manimba et y avons reçu du médecin un parc pour le bébé . Il tombe bien car je ne savais plus quoi faire. Maintenant Jantje est enfermé toute la journée dans sa cage.

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Le médecin et son épouse y sont bien installés, une belle maison en briques joliment meublée.

Bien ! Ha ! Si nous avions notre maison, qu’est-ce que je serais contente !

Le poste compte plusieurs Blancs, dont 5 dames. Nous y sommes restés quatre jours et l’accueil fut très chaleureux. Nous avons logé dans la maison de l’agent sanitaire, mais nous prenions nos repas chez le docteur et je dois reconnaître que la cuisine était soignée.

Il y avait encore deux médecins et deux agents sanitaires, tous célibataires.

Dans la journée, ils faisaient leurs rapports et le soir, place au bal, c’est à dire qu’on dansait sur la musique du pick-up.

Nous nous posions continuellement la question : « Qu’allons-nous trouver quand nous rentrerons en Belgique ? ».

La santé va bien, mais pas le moral. C’est depuis le départ de notre boy Michel.

On ne trouve pas de boy qualifié car les Blancs sont nombreux ici. Je dois donc tout lui apprendre et j’en attrape des cheveux gris, tellement les Noirs sont bêtes ici, vous n’en avez aucune idée.

Il faut tout montrer et répéter vingt fois, et quand on demande ; « Tu as compris ? » il répond : « Oui, Madame », pour faire tout de même tout de travers.

Je dois tout lui monter et expliquer à quoi ça sert. A tel point que ces derniers temps, je fais tout le travail moi-même.

Nous attendons la visite du Commissaire de Province, un certain de Beauford, qui vient pour l’inspection.

Entre temps, la construction de la maison a été reportée parce que le nettoyage des routes avait la priorité pour la venue de l’autorité. Qu’il vienne ! S’il daigne passer le seuil de notre sombolo, je lui dirai ce que je pense du Congo